giovedì 6 settembre 2012

ANDRE VILLERS, IL FOTOGRAFO DI PICASSO

"ANDRE VILLERS - REFLEXions" (2007-2010)

“A.”




Arrivo a Mougins con la “Pesca di notte ad Antibes” di Picasso negli occhi e un “Amore lontano” cantato da Jaufré Rudel. Un calore tutto umano, animale (cioè dotato di anima, quella vera) attende un trovatore cubista a casa di André Villers. La capra di Picasso diventano capre vere, verissimo il golden retriever Phébus che mi accoglie con ogni genere di feste.
Gli occhi di Matthieu, musicista, figlio, dove la malinconia del flauto di Poulenc si sposa a quella sorridente di Mike Hailwood.
Gli occhi di Chantal, moglie e madre anche di pietre dipinte, sottilmente venate.
Gli occhi di André Villers, marito, padre e, sotto molti punti di vista, figlio ai nostri occhi di Pablo, Picasso, e di tutta una schiera di artisti che fanno ancora la gioia dei nostri occhi.
Occhi allevati, allenati dalle mura di un sanatorio dove André restò giovane recluso per i biblici 7 anni. Tu le ritrovi sui muri bianchi esterni/interni della sua casa, ne devi fissare le increspature, le fessure, le rughe come strade che ti guidano alla radice, alle fondamenta delle cose.
Rughe, fessure, linee su carta bianca, siano ombre di steli, ritagli di un découpage o le rughe del volto di un ritratto di Cocteau (“Tant de douceur/ dans notre moelle,/ c’est un masseur/ graissé d’étoiles”, “Tanta dolcezza/ nel nostro midollo/ è un massaggiatore/ unto di stelle”), di Ponge (“La surface du pain est merveilleuse d’abord/ à cause de cette impression quasi panoramique/ qu’elle donne: comme si l’on avait à sa disposition sous la main les Alpes,/ le Taurus ou la Cordillère des Andes”,  “La superficie del pane è meravigliosa in primo luogo/ per questa impressione panoramica/ che dà: come se si avesse a disposizione sottomano le Alpi,/ il Tauro o la Cordigliera delle Ande”), di Prévert (“Et quand tous deux nous gravissions/ de l’escalier de la maison/ tous les degrés/ sur les murs avec ton gravoir/ tu gravais ma gravelure”, “E quando tutti e due salivamo/ della scala di casa/ tutti i gradini/ sui muri con la tua gradina/ incidevi i miei sottintesi”).
Quando più superfici vogliono dire profondità.
Quando la luce di una foto è accesa dall’amicizia, dalla familiarità.
Questo il segno distintivo e il senso delle foto di Villers: quando lui ti dice che fotografa col ventre un soggetto che finalmente guarda se stesso e trova il senso dell’esserci e restare qui fra noi mai a metà strada fra la macchina che riprende e quello che non c’è più.
L’uomo è qui, nella foto, come la bottiglia che porta il messaggio di una foglia, di una piuma, la carta bagnata che si piega e dà vita alle sue ombre.
La tela dove Hartung si piega nello sforzo di passare un rullo.
Gli spaghetti che ondeggiano sul cantatore calvo Ionesco.
La saliva di Villers che dovrà restare anche nel negativo di un “pliage d’ombres”.
La garza stesa sulle parole che, in altre luci, in altre foto di André finiranno per comporre il volto dell’autore di tanti altri versi scritti sulle sue foto, il volto che si sfrangia di Butor: “Ame/ sylvestre/ et suave”, “Anima/ silvestre/ e soave”.
La scrittura anche sul volto di Chantal che emerge dal nero che è un colore (Maeght dixit) – e il ritratto di Aragon:
“Mon coeur
            que lui dirons-nous quand nous la verrons
                        Compte les fleurs ma chère
                        compte les fleurs du mur »
« Cuore mio
            che le diremo quando la vedremo
                        Conta i fiori mia cara
                        Conta i fiori del muro”.



André Villers con Debora Ferrari


J’arrive à Mougins avec la « Pêche nocturne à Antibes » de Picasso  dans les yeux et « un amour lointain » chanté par Jaufre Rudel dans mes oreilles.
Une chaleur toute humaine, animale –c’est-à-dire possédant une âme, une chaleur vraie- c’est ce qui attend un trouveur cubiste chez André Villers. La chèvre de Picasso se transforme en de vraies chèvres. Plus que vrai le golden retriver Phébus qui m’accueille en frétillant de joie.
Et puis il y a les yeux de Matthieu, le fils, un musicien où la mélancolie de la flûte de Poulenc se marie à celle souriante de Mike Hailwood.
Et les yeux de Chantal, femme et mère, mère aussi de pierres peintes, légèrement veinées.
Les yeux d’André Villers, mari, père et, de plusieurs points de vue, fils, à nos yeux de Pablo Picasso et de toute une lignée d’artistes qui font le joie de nos yeux.
Des yeux élevés, entraînés par les murs du sanatorium où André demeura jeune reclus pendant la période biblique de sept ans. Tu les retrouve sur les murs blancs intérieurs/extérieurs de sa maison. Tu dois en fixer les fronces, les fissures, les rides telles des routes qui te conduisent aux racines, aux fondements des choses.
Des rides, des fissures, des lignes sur papier blanc, que ce soit des ombres de tiges, des coupures d’un découpage ou des rides du visage du portrait de Cocteau (« Tant de douceur/ dans notre moelle,/ c’est un masseur/ graissé d’étoiles »), di Ponge (« La surface du pain est merveilleuse d’abord/ à cause de cette impression quasi panoramique/ qu’elle donne : comme si l’on avait à sa disposition sous la main les Alpes,/ le Taurus ou la Cordillère des Andes »), et de Prévert (« Et quand tous deux nous gravissions/ de l’escalier de la maison/tous les degrés/ sur les murs avec ton gravoir / tu gravais ma gravelure »).
Lorsque plusieurs surfaces signifient profondeur.
Lorsque la lumière d’une photo est allumée par de l’amitié, la familiarité.
C’est cela la marque distinctive et le sens des photos de Villers: quand il te dit qu’il photographie avec le ventre un sujet qui finalement se regarde lui-même et il trouve le sens d’être ici parmi nous et jamais à mi-chemin entre la caméra qui reprend et ce qui n’est plus.
L’homme est ici, dans la photo, comme une bouteille qui porte le message d’une feuille, d’une plume, le papier mouillé qui en se pliant donne vie à ses ombres.
La toile où Hartung se plie dans l’effort de passer un rouleau.
Les spaghetti ondoyants sur le chanteur chauve Ionesco.
La salive de Villers qui devra rester même dans le négatif d’un «pliage d’ombre».
La gaze étendue sur les mots qui, dans d’autres lumières, dans d’autres photos d’André finiront par composer le visage de l’auteur de tant d’autres vers écrits sur les photos. Le visage qui s’effrange de Butor (" Âme / sylvestre/ et suave ").
L’écriture aussi sur le visage de Chantal qui surgit du noir qui est une couleur (Maeght dixit)- et le portrait d’Aragon.
« Mon cœur
            que lui dirons nous quand nous la verrons
                        Compte les fleurs ma chère
                        Compte les fleurs du mur ».




REFLEXions ad Aosta

REFLEXions a Brenta

Ritratto di Guttuso a Varese (1972),
inedito prima del 2008 e pubblicato in occasione delle nostre mostre e del catalogo Album Villers

Luca Traini legge REFLEXions al Salone del Libro di Torino (2008)

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